Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/10/2009

Paru !

9782745939159.jpgEt, en primeur, en voici les premières lignes :

C’est officiel. Depuis trois jours, Mélodie Rousseau et Ali Bouziane sont ensemble. L’info circule dans la classe grâce à Maryse Legoënec qui le tiendrait de la sœur de Mélodie. Au premier rang de la salle 32, Louise Bontesta, l’ex d’Ali feint l’indifférence, comme fascinée par le cours d’histoire géo. À l’interclasse, David Liebaert a voulu jouer les consolateurs auprès d’elle, mais il s’est mangé un râteau XXL. Ce soir, ça va jaser sur les blogs.

Et moi, je m’en fous.

Avec ces news très people, la fin des cours vient vite, ce qui est rare pour un mardi. Nous sortons mollement du bâtiment. La nuit, déjà, a planté ses griffes dans la lumière du jour. Moins envie de traîner. Dans l’obscurité où je gare mon Solex, derrière le préfa de la perm’, tandis que, accroupi, je m’acharne sur l’antivol, je sens une présence à mes côtés.

-T’as une idée pour la dissert’ ?

Louise. La désormais célibataire, comme dit David. Elle s’adresse à moi comme si nous poursuivions une conversation ininterrompue. Elle ne m’a pas dit trois mots depuis la rentrée.

-La dissert’ ? je répète.

-Ce truc sur Voltaire, là.

-C’est pour le 10 décembre. Dans trois semaines !...

-J’aime bien m’avancer.

Elle parle avec lassitude, comme si j’étais long à comprendre.

-T’as commencé ? me demande-t-elle encore.

-Pas une ligne. Pas un mot. Même pas une idée.

Je fixe l’antivol autour de la selle et la regarde en face. Une mèche noire spirale devant ses yeux clairs, quasi transparents. Elle est vraiment belle, Louise Bontesta. Tout le lycée est d’accord avec ça. Je veux dire, les garçons. Un nez fin à peine retroussé, une marque de l’ange dessinée avec précision et des lèvres petites, nettes et bien roses, le tout encadré par sa chevelure en copeaux d’ébène. Pourquoi est-elle venue me parler ? Au loin, par-dessus son épaule, j’aperçois David qui, avant d’enfourcher sa 125, me fait un geste obscène au niveau de la braguette.

-On pourrait la bosser ensemble, reprend-elle.

-Je ne sais pas. Peut-être.

Commentaires

ça a l'air gé-nial ! Où est-ce que je peux le trouver ? Pas dans ma boîte aux lettres, en tout cas...

Écrit par : sigrid | 03/10/2009

Les commentaires sont fermés.